mercredi 19 novembre 2014

• Au plus profond de nous est une vigilance consciente de la Source - Shunyata


Emmanuel Sorensen, « Shûnyatâ » – nom initiatique qui lui fut donné par Râmana Mahârshi en 1940 –, est un homme libre,« l’un des rare né mystique » selon l’expression du Maharshi.
Avec fraîcheur et spontanéité, Shûnyatâ nous conte l’aventure que fut sa vie, depuis celle d’un enfant Viking contemplatif, d’un bienheureux jardinier, à enfin celle d’un ermite, dans une cabane himalayenne d’Almora durant quatre décennies. Vie de silence et de rencontres, dans la plénitude et la joie qui demeure. Vous allez lire ici la plus belle ode à la vraie vie et à la nature qui soit.
C’est l’histoire d’un homme libre de tout conditionnement mental, d’un homme hors du temps. Avec Shûnyatâ, nous sommes à la source de l’Être.
« Dès l’instant où le monde est connu pour n’être qu’un rêve, l’effort pour “devenir” fait place à l’éveil. Quand nous faisons l’expérience du Divin et réalisons notre Soi vivant, notre bavardage cesse et nous vivons tranquillement. » écrit-il.
Shûnyatâ… un être rare qui manifesta naturellement les fondements et préceptes mêmes de la non-dualité, et du tao, mais libres de toute théorie et de tout dogme, si justes soient-ils.
          Sa prose joyeuse et créatrice ne ressemble à nul autre pareil.
Au fil des pages, au fil des souvenirs qui montent tels des bulles, il se dégage quelque chose de lumineux, une « jubilation » mystique ; une sorte d’allégresse qu’il manifesta tout au long de son cheminement.


© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-l'Originel :

"Comment connaître autrui spirituellement et même psychiquement, au-delà du nom et de la forme ? Les ego se révèlent ou se trahissent eux-mêmes à travers leurs efforts, et leurs bouffonneries cessent alors de contenter. Quoi qu’il en soit, les ego ne peuvent partager dans une conscience unifiée. Effort et verbosité appartiennent à la conscience individualiste. Au mieux, les livres ne sont plus les coquilles vides de la sagesse, mais ne sont le plus souvent que l’étalage des sépultures de la conscience égotique. Ceci dit, ce peut être d’intéressants récits de « balbutiements » sur le chemin, mais rarement des révélateurs d’une expérience plus profonde de la simple, vivante Lucidité dans laquelle l’âme est silencieuse dans la nudité de la solitude. Parmi les livres, le plus satisfaisant est le livre mystique de la Nature qui nous enveloppe, et à chacun d’entre nous est présenté à la naissance un exemplaire unique de ce volume sacré relié d’un tissu vital [flesh-bound volume].
Si l’on est conscient de la véritable communion de l’interdépendance des harmonies jouant sans cesse au-dedans comme au-dehors de nous, alors le besoin de se projeter impatiemment hors de soi pour avoir la vision - vision obscurcie par les sédiments laissés par les désirs de l’ego, par les affirmations des « j’aime » et « je n’aime pas », ou par l’étalage des complexités de sa force -, alors ce besoin cesse de lui-même. Si l’on choisit de se plonger parmi les agitations bruyantes des ego, cela peut être utile pour le seul contraste avec le Silence, et aussi pour se tester soi-même s’il est toutefois possible de connaître là aussi le Silence.
Dans la lucidité unifiante établie et équilibrée de l’Immanence et de la Transcendance, de la Présence et de l’Être, l’ego cesse d’usurper. Dès l’instant où le monde est connu pour n’être qu’un rêve, l’effort pour « devenir » fait place à l’éveil. Quand nous faisons l’expérience du Divin et réalisons notre Soi vivant, notre bavardage cesse et nous vivons tranquillement. « Le temps viendra - et maintenant est - où nous vénèrerons le Divin, ni dans le temple ou dans les grottes, mais dans l’esprit et la vivante réalité » ; à savoir, dans le Silence de la grotte intérieure [guha]. Ni adoration ni culte de la parole, mais une chose sans prix qui ne s’obtient pas par l’effort - laquelle est pure, vivante Lucidité.
Au plus profond de nous est une vigilance consciente de la Source et du Destin, cette vigilance étant une pure réflexion de notre Être véritable. Demeurer conscient de cette Source et de cette Vie, alors que nous entreprenons notre pèlerinage à travers les jungles de l’ « émotionnalisme », les mirages de l’intellectualité, et la désertification des civilisations, impliquent que nous demeurions ouverts pour être guidés par la Lumière de l’intuition. Même quand nous trébuchons dans l’obscurité, égaré par la conscience divisée -, cette Lumière toujours nous guidera.
De l’Éden au Paradis - qui se fera à travers l’illusion temporelle -, nous trébuchons et errons, bien que toujours conduits par la lumière mystique qui brille dans les ténèbres. Alors que nous apprenons lentement à desserrer et à déployer nos ailes « intuitives », nous gagnons aussi de l’assurance en les utilisant avec lucidité. Le moment venu, nous réveillons et trouvons notre Soi dans l’Aube de l’Éternité, ici et maintenant. Nous oublions de nous Souvenir, mais nous nous Souvenons aussi d’oublier. La conscience de l’ego, c’est l’oubli du Soi. Le crépuscule de la Lucidité c’est le véritable Réveil de l’identité consciente avec le Soi « dans la Lumière qui jamais ne fut sur terre ou mer » [Wordsworth], mais qui est depuis toujours - même si la Lumière de notre Soleil et autres Astres solaires s’effaceront et disparaîtront.
Tranquillement, purement, et silencieusement, nous pouvons être présent à notre Soi même dans le jeu de l’ego et dans les voies imprévisibles de la shakti [shakti-antics], dans la Lumière de la mort et dans les ténèbres de « ce que nous appelons vie ». La Lumière mystique est intérieure, au-dedans de toutes choses et de tous changements ; c’est la véritable correspondance, la « relation » immédiate naturelle. L’esprit mûr n’est pas abusé par les ambitions de l’ego ni les sentimentalités douces-rosées, ni effrayé par la force de la domination ou par les tempêtes psychiques. Aussi se souvient-il de ra-ssembler [re-collect] ses purs souvenirs."

Vous pouvez également revisiter la page : Je suis le Silence

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Douglas Harding a profondément influencé la spiritualité contemporaine, et il est surtout célèbre pour avoir mis au point un ensemble d’expériences, d’outils pour transmettre l’éveil.  Grâce à cette manière nouvelle et originale de partager l’ouverture à notre vraie nature, celui-ci est devenu accessible, direct.
Connaissant très bien les traditions spirituelles de l’Orient et d’Occident, il savait en extraire  l’essentiel sous forme dense et frappante. La puissance de ses mots venait du fait qu’il parlait à partir de sa propre expérience de l’éveil inconditionné.
Cet abécédaire a pour projet de présenter la philosophie de Douglas Harding dans toute sa richesse et sa variété à partir de cette expérience : l’éveil vivant, connu directement.
La vision dont parle Douglas Harding est la réalisation que nous ne sommes pas le visage que nous voyons  dans le miroir, que nous ne sommes pas l’individu que nous croyons être. Il nous invite à prendre conscience de l’espace vide et conscient à partir duquel le monde est vu.
C’est simple, évident, et c’est le cœur vivant des plus grandes philosophies et des traditions spirituelles authentiques. Le message de Douglas Harding est celui dont le XXIe siècle a besoin, car si l’espèce humaine veut survivre, elle devra trouver une relation plus harmonieuse avec la nature ; or, la vacuité éveillée et universelle que nous sommes tous est le seul terrain apte à donner de tels fruits.
« Il est certain en tout cas que notre vie personnelle peut en être bouleversée dans des proportions incroyables, comme cela fut le cas pour ma propre vie et celles de milliers de personnes à travers le monde. » José Le Roy

© Extrait publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-l'Originel : 

Liberté

Notre servitude ne vient pas de notre inaptitude à devenir libres, mais de notre inaptitude à voir que nous le sommes.

Seule la Source de tout, ne subissant aucune emprise, jouit d’un véritable libre arbitre. Et seuls les actes dictés, inspirés par Elle et ressentis comme tels ont ce parfum merveilleux d’originalité et de justesse qui n’appartient qu’à Elle.

Ici au Cœur même, à la Source de votre corps, se trouve la liberté absolue, pour la simple raison que (quelle habileté !) vous êtes totalement absent du Lieu où vous êtes totalement présent ! Une astuce garantie pour dérouter n’importe quel esclavagiste ! Bref, en tant que Ce Que vous êtes Là où vous êtes, vous êtes la liberté même.

La Libération n’est pas quelque chose à accomplir, mais le fait de voir que tout est déjà accompli. Vous n’avez pas besoin de devenir un homme meilleur, mais simplement de voir que là où vous croyiez qu’il y avait un homme, il n’y a rien que la Perfection Elle-même.

La vie à partir de Qui nous sommes est une vie de spontanéité. Il n’y a pas de règles établies, dictant ce que nous devons faire dans chaque occasion. Laissez l’occasion se produire, voyez qui vous êtes, et découvrez ce que vous allez faire.

Attention

La solution, c'est l'attention. L'attention au lieu de l'intention. Prêter attention à ce qui est au lieu de s'efforcer de tenir ce qui devrait être. Observez attentivement comment les choses sont déjà, sans essayer de les améliorer. Le fait est que l'attention totale est l'abandon, et l'abandon total est l’attention.

Pour réaliser cette vision, il s'agit simplement de faire pivoter la flèche de notre attention de 180°.

Les fruits de l’attention sont immédiats : les portes de la perception s’ouvrent et vous commencez à vivre dans un monde brillant et fascinant, un monde de formes, de sons, de couleurs, de goûts, d’odeurs et de textures dont vous aviez peut-être complètement oublié qu’il existait.

Pour vous évader de la prison de votre corps et échapper au désespoir futur (sinon actuel), cherchez en vous-même votre passe-partout appelé ATTENTION. Faites tourner cette clef à fond dans la serrure et laissez-vous tranquillement glisser au-dehors.

Le plus haut degré de l’attention, c’est lorsqu’elle se porte sur l’esprit lui-même, c’est la conscience de notre propre conscience. À l’extrême limite, c’est précisément l’Illumination.