vendredi 21 mars 2014

• La quête spirituelle de Bernard Harmand


Bernard Harmand, dont déjà deux ouvrages d’entretiens ainsi qu’un CD audio ont été publiés aux Éditions Les Deux Océans, est un de ces êtres, qui, comme il le dit, sont arrivés au bout du chemin. 

Le témoignage de cette réalisation rapporté ici par Alain Jacquemart est particulièrement significatif pour les chercheurs occidentaux, car si son chemin passe par Élisabeth de la Trinité, Philippe de Lyon et une grande dévotion à la Vierge Marie, il s’inscrit également dans la lignée de ces grands sages indiens du védanta non-dualiste que sont Ramana Maharshi et Nisargadatta Maharaj, et comme le montre ce témoignage il n’en a pour autant jamais adopté un langage ou un comportement teinté d’un caractère « exotique » souvent trompeur.

« Homme ordinaire » il s’exprime avec simplicité dans une langue et un langage qui sont nôtres facilitant ainsi une compréhension profonde et directe au-delà des mots.

La première partie de ce livre est consacrée à la biographie de Bernard jusqu’à sa réalisation, la seconde est constituée d’entretiens avec des chercheurs.

L’auteur, Alain Jacquemart, né en 1948 est en recherche depuis plus de quarante ans. Ayant eu de nombreuses rencontres notamment avec Lanza del Vasto en 1969 qui fut son premier Maître puis avec Ma Ananda Mayi qui influença sa vie à jamais, il fut ensuite pendant plus de 20 ans moine zen, conférencier, enseignant et responsable du dojo zen d’Alès. En 2008 sa rencontre avec Bernard Harmand bouleversa si profondément sa vie, qu’il quitta définitivement l’école du zen en refusant d’y devenir maître, pour poursuivre sa recherche solitaire…

Une visite incontournable : Tout par amour.

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Extraits de l'ouvrage :

Dans un de mes mails je lui dis notamment que j’allais devenir maître. Sa réponse instantanée fut la suivante : « Le mot maître revient souvent dans vos dires mais un maître comme son nom l’indique est une personne qui maîtrise, alors qu’un être réalisé n’a plus rien à maîtriser puisqu’il a définitivement perdu le sentiment d’être quelqu’un. Qui reste-t-il pour exercer une quelconque maîtrise ? »
Cette réponse me fit l’effet d’un koan zen dont le sens jusque là caché éclate soudainement au disciple. Pour enfoncer le clou Bernard me joignit un extrait sonore où je pus entendre ceci : 

« Ramana n’a jamais appréhendé personne comme séparé de lui. Il n’avait pas de disciple dans le sens conventionnel du terme. En Novembre 1936, il dit à un visiteur : «Quelqu’un peut se nommer mon disciple ou mon adepte, je ne considère personne comme étant un disciple. Si des gens se nomment mes disciples, je n’approuve ni ne désapprouve. De mon point de vue ils sont tous semblables. Que puis-je leur dire ?»


Après avoir tenté de me dissuader de le rencontrer, Bernard céda finalement devant mon insistance et me reçut chez lui le 14 avril 2008. Comme pour tous les rares visiteurs que Bernard reçut, la rencontre eut lieu dans la fameuse « pièce du bas », ainsi nommée car elle se trouve au sous-sol de la maison. Cette pièce était à l'époque sa chambre mais était surtout le lieu où il avait lui-même pratiqué sa sadhana. À l'entrée de cette pièce à gauche se trouvaient de nombreux livres, une assez grande photo de Ramana Maharshi et quelques petites photos sous cadre de ceux qui ont compté sur son chemin. Bernard était assis sur un fauteuil et alors que je me trouvais face à lui je sus à ce moment-là et avec la force de l'évidence et l'intuition du cœur que je me trouvais face à un être réalisé. Je restai là quelques heures, émerveillé d'être en présence d'un amour si grand, si gratuit et si simplement vrai que mon cœur s'ouvrit et me fit ressentir un sentiment de liberté immense que je n'avais jamais vécu.

Bernard n'était pas en effet un de ces maîtres ou conférenciers qui cherchent à être connus mais au contraire un être de cœur sans attente, libre et uniquement porté pour l'amour de l'autre à témoigner de toutes ses forces de son expérience.
Au moment de partir je dis à Bernard de façon un peu familière mais très spontanée : «Un énorme merci du fond du cœur cher Bernard, pour tout. Mais tu m'as bien mis dans le pétrin !»
- Pourquoi dis-tu cela ? » répondit-il avec un doux sourire.
Je lui dis alors :
« Le zen c'est fini. Je ne conçois plus de pouvoir continuer à l'enseigner »
Bernard répliqua alors par ces quelques mots et avec un sourire malicieux :
« Mais non, ce n'est pas si mal d'apprendre aux gens à méditer. »
En quittant Bernard j’étais encore tout imprégné de ce sentiment vertigineux de liberté. Je venais de rencontrer « le Ma » ou le Ramana d'Occident.
Je réalisai alors pleinement que je ne désirais pas devenir maître, que seule la relation d’amour et non de maîtrise m’attirait. Dans un état second et après six joyeuses heures de route j'arrivai à la maison où m’attendait mon épouse. Quand elle me vit, elle sut immédiatement qu’il s’était passé quelque chose d’essentiel. La regardant fixement dans les yeux je lui dis calmement mais avec une force de conviction sans appel : « Le zen, c’est fini. »
Sentant de toute évidence que cette décision était irrévocable elle me demanda un peu craintive : « Oui d’accord, le zen c’est fini, mais pas le dojo tout de même ? »
- Le dojo c’est aussi fini en ce qui me concerne », lui répondis-je.
Au moment où je prononçais ces mots je sentis le poids de leur implication : j’allais devoir m’expliquer avec mon maître, avec tous les gens qui m’entouraient depuis des années et dont certains d’ailleurs étaient devenus des disciples qui attendaient que je sois intronisé maître pour que je puisse ensuite les ordonner.
Bien sûr je ne dormis guère cette nuit là et vu la place que j’occupais dans la «hiérarchie zen», les jours qui suivirent ne furent pas sans remous. 
Les semaines qui succédèrent à cette décision furent consacrées à rompre tous mes engagements tout en faisant ce qu’il fallait pour que le dojo puisse perdurer après mon départ. Malgré les remous je n’eus aucun moment d’hésitation ni le sentiment d’avoir fait une erreur.

.../...


Question : Mais c’est extrêmement dur pour les gens d’accepter que tout est pour rien.
B : Oui, je comprends que ça ne doit pas être facile.

Question : Parce que les gens voudraient au moins que le but soit d’aller vers la lumière comme ils disent souvent.
B : Oui je comprends bien qu’en parlant comme je le fais, on a l’impression qu’il n’y a pas de but. Mais pourquoi y en aurait-il un ? Pour quoi faire ? On veut toujours faire dans le but de devenir, mais fort heureusement que tout cela est pour rien, comme le véritable Amour. Si tu aimes pour quelque chose ce n’est pas encore de l’Amour, mais c’est normal, c’est humain.
On est habitué dans notre société, dans le monde, chez l’être humain, à toujours faire quelque chose en vue de ; c'est normal, c'est une habitude. Alors tu demandes pourquoi le monde et quel est le but du monde ? Il n’y en a pas. Ça c’est moi qui le dis, tu en penseras ce que tu veux après. C'est mon expérience et comme je le dis souvent je ne te demande pas d'y adhérer. Je parle de mon expérience, de ce que j’ai vécu, de mon chemin par exemple. Je ne dis pas cela pour que l’on me croie. Il faut le rappeler parce que les gens sont tellement habitués à parler pour convaincre. Donc pour que le monde ait un but il faudrait qu’il ait conscience d’être, or ce n’est pas le cas. Il n’y a que toi  qui peut dire « j’existe ».  À aucun moment le monde ne peut dire «j’existe».
Comme le disait Ramana : « Si Dieu et le monde sont réels, ils doivent être présents dans le sommeil profond ». Ce n’est pas le cas. Dans le sommeil profond il n’y a rien, même pas la conscience d’être et pourtant on n’est pas mort. Tout ça pour dire que le monde ne peut pas avoir un but parce qu’il ne sait même pas qu’il existe. La conscience d’être ne concerne que toi, simplement. C’est parce que tu es que le reste peut apparaître dans le champ de ta conscience, au réveil, le matin.
Heureusement qu'il n'y a pas de but car cela signifierait que le monde a conscience d’être, comme si il y avait un grand intellect qui gère tout, qu’on appelle Dieu ou autrement, évidemment …
Quelle est ton expérience de ça ? Elle n'existe pas !"


© Reproduit pour Éveil Impersonnel avec l'aimable autorisation des Éditions Les Deux Océans

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LETTRE OUVERTE AUX CHERCHEURS DE LEUR VRAIE NATURE
AU SUJET DE LA PARUTION DU LIVRE D’ALAIN JACQUEMART :
TOUT PAR AMOUR
La quête spirituelle de Bernard Harmand
L'histoire d’un amour fervent et passionné
Éditions : Les Deux Océans

À l'occasion de la sortie du livre que je viens d'écrire sur la biographie et le témoignage de Bernard(Harmand) qui est devenu depuis 2008 mon « guru d’Amour » : mon cœur ayant reconnu de suite sa profonde Réalisation, je désirerais m'adresser aux chercheurs de LA VOIE, amis invisibles qui comme moi depuis des années sont mus par le profond désir de retrouver au delà des confusions en tous genres , leur Vraie Nature.

J'ai longtemps hésité car l'expérience m'a appris qu'en ces domaines la voie de chacun est unique et qu'il peut être fort indécent et prétentieux de se mêler de ce jardin intime.
J'y ai cependant consenti pour deux raisons

-la première est que je suis moi même un chercheur fou depuis 45 ans et que ma modeste expérience en la matière même si elle est spécifique peut tout de même comporter quelques points plus généraux qui peuvent être utiles à d'autres.

-la seconde raison est que m'est revenue à l'esprit cette magnifique histoire traditionnelle destinée à balayer en quelques mots simples toutes les sottises que l'on peut dire sur le karma et le libre arbitre et à remettre en question nos tergiversations à agir !
Je vous la livre, car même si vous la connaissez, elle est toujours aussi savoureuse et utile à écouter.

C'est un disciple qui suit l'enseignement d'un grand maître et qui est très fier de tout ce qu'il a appris notamment sur le fait que « tout ce qui arrive est Dieu et qu'il n'y a donc à rien faire et à s'inquiéter de rien ».
Nimbé de sa supériorité « spirituelle » il sort dans la rue et voit débouler un éléphant porteur d'un cornac qui ne pouvant maîtriser l’éléphant hurle à notre homme de se garer sur le côté : sûr de lui et de l'enseignement de son maître il ne se déplace pas car il se dit que l’éléphant aussi étant Dieu, ne pourra lui faire aucun mal : évidemment notre homme se retrouve à l'hôpital cassé de partout et ayant frôlé la mort.
Dès qu'il va un peu mieux il fonce chez son maître quelque peu excédé et lui dit : « Maître vous m'aviez dit que tout était Dieu, je vous ai cru et regardez maintenant dans quel état je suis » et le maître lui répond calmement «  je persiste et signe : tout est Dieu mais espèce d'imbécile : le cornac qui t'a dit de te circuler était aussi Dieu ! »

Alors ami lecteur disons que j endosse humblement pour un instant la fonction du cornac et que je te confie quelques mises en garde et réflexions concernant la recherche.

La Voie spirituelle n'est pas de tout repos et nécessite un discernement et une détermination de chaque instant et ceci jusqu'au but final.

Le discernement doit à mon sens s'appliquer dans deux domaines :
- à notre guide, ami spirituel, guru, mettez-lui le nom qui vous convient ! Mais c'est quelqu'un qui a lui même fait le chemin et qui l'incarne.
- à notre recherche afin d'y mettre toute la ferveur nécessaire pour la fusion dans ce que l’on pressent.

Nous vivons une époque sensible ni bonne, ni mauvaise mais qui se caractérise par une dégénérescence et une usure des religions établies d'un côté, et de l'autre par une prolifération d'enseignements en tous genres (des plus sérieux aux plus délétères et farfelus)
Chaque jour internet regorge de « nouveaux éveillés » qui ouvrent des sites, font des « satsangs » et inondent You tube de vidéos.
Le chercheur sincère se trouve face à un dilemme auquel moi même j'ai été confronté et dont je peux parler par expérience.

-Pressentant la difficulté énorme qu'il y a à séparer le bon grain de l'ivraie il peut pour se sécuriser : se réfugier dans une voie dite « traditionnelle » qui même si elle comporte des imperfections lui garantit la « continuation d'une lignée »
C'est en gros le choix des religions soit occidentales, soit orientales car même dans le soit disant iconoclasme du zen, est revendiquée la lignée ininterrompue des patriarches depuis le Bouddha (que l'on récite d'ailleurs chaque jour dans les temples zen!)
C'est cette voie que j'ai choisie pendant plus de 20 ans, et plus spécifiquement le zen dans laquelle je me suis investi à fond, jusqu'au point de pouvoir devenir maître à mon tour, chose que j'ai refusée après ma rencontre avec Bernard Harmand en 2008
(Je consacre le premier chapitre du livre à ce parcours et ce choc salutaire de la RENCONTRE AVEC UN ÊTRE VERITABLEMENT REALISE !)

-la deuxième possibilité qui se présente au chercheur qui pour différentes raisons n'a pas envie de faire ce choix c'est de se fier à son intuition et de partir en électron libre dans le dédale des enseignements en tous genres et là : la moisson est ardue.
De plus la notion fort opportune de «  guru intérieur » camoufle bien des faiblesses ! Le « guru intérieur » n'étant alors qu'une autre forme de l'ego.

Sur la multitude actuelle des êtres qui se prétendent éveillés ou Réalisés (Bernard préfère ce terme et je l'ai d'ailleurs adopté) peu sont réellement arrivés au bout du chemin.

-Certains sont manifestement malhonnêtes et leurs actions ne reposent que sur des buts vénaux : financiers, sexuels ou plus simplement d'expansion narcissique.

-D'autres de ces nouveaux éveillés de manière évidente relèvent plus du domaine psychiatrique que spirituel et un chercheur intuitif peut le remarquer ne serait ce qu'à première vision d'une vidéo (bien que dans ces domaines on soit toujours étonné de voir à quel point même des gens déséquilibrés peuvent entraîner dans leur sillage des chercheurs pourtant sérieux, cultivés et sincères. Les scandales de plusieurs gurus récents en témoignent !

-D'autres sont manifestement sincères et plusieurs de leurs assertions sont justes, mais beaucoup ne sont pas allés jusqu'au au bout du chemin et prennent pour la Réalisation finale une ou des expériences d'unité qu'ils ont vécues. A ce compte beaucoup de personnes qui ont une pratique sérieuse de travail sur soi et de méditation ont probablement tous à un moment ou l'autre traversés ces états et ne s'en érigent pas pour autant en enseignants réalisés avec cette énorme responsabilité d'entraîner des autres !

-d'autres enfin laissent planer l'ambiguïté sur leur Réalisation se réfugiant confortablement dans le principe qu'un être éveillé ne doit pas le dire sous peine de ne pas y être(la tautologie est imparable!)

Il semble que la Voie soit étroite dans les deux cas de recherche car la tradition soit disant « éprouvée » ne met nullement à l'abri des abus et en plus ne donne aucune garantie de Réalisation : je dis toujours avec pragmatisme : combien y a t'il d'Êtres Réalisés sur les milliers de moines que comporte et a comporté l'humanité ?
De plus et malheureusement, la tradition aussi sérieuse soit- elle ne préserve pas des déviations et des abus en tous genres : les derniers scandales sexuels de maîtres tibétains reconnus ont récemment défrayé la chronique et ont été même stigmatisés par une mise en garde du dalaï-lama .Il n'est pas utile de s'étendre sur les centaines de plaintes déposées pour pédophilie dans le clergé.

L'être Réalisé qu'il appartienne ou pas à une église est toujours quelque part un outsider, un être différent. Maître Eckart qui est à mon sens un Être Réalisé de l’Église catholique a été condamné pour hérésie et combien d'autres !

LA RÉALISATION DÉRANGE car elle ne suit aucune loi, aucune lignée

Là aussi pour avoir approché de près le problème je me suis rendu compte avec quelle duplicité on « trafiquait » les lignées de patriarche. Chaque école l'arrangeant à sa manière pour la faire remonter au Bouddha mais tout le monde sachant bien que ce processus est artificiel et n’est mis en place que pour garantir la croyance des fidèles et les rassurer.Dans l’église catholique on dit de même que le pape actuel est le successeur en ligne directe de Saint Pierre , ce qui exclut d'emblée la légitimité des orthodoxes ou autres chrétiens.

LA VOIE N'EST PAS RASSURANTE ET ELLE NÉCESSITÉ DE REMETTRE EN QUESTION TOUTES LES CROYANCES !

Bernard me disait d’ailleurs :
« Si l’on agit dans sa recherche et sa pratique parce que l’on « doit » ou parce que l’on a peur : ce n’est pas possible.
 Le plus important quand on cherche, c’est l’envie que l’on a.
Si on enlève l’envie et qu’on la remplace par une obligation de devoir faire ceci ou cela, comme le proposent souvent les religions, alors ça ne va plus.
Notre recherche qui concerne notre Vraie nature n’a rien de raisonnable.»

Oui la voie est étroite et la limite est très ténue entre une position contraignante et irrespectueuse de soi même d’un côté et de l’autre une complaisance molle où l’on pense se tirer de la cage dorée du monde par quelques lectures « spirituelles », quelques stages, quelques satsangs et quelques méditations bien proprettes.
Le Christ ne disait-il pas qu’il était venu apporter le feu ?

La recherche n’est pas tiède, il est nécessaire de brûler entièrement pour pouvoir fusionner !

Ceci est douloureux parfois et je me suis rendu compte à quel point les êtres humains vont si vite pour se réassurer dans de nouvelles croyances sitôt après s'être flattés d’en avoir rejeté de plus anciennes.
L’exotisme des traditions étrangères est le plus souvent le miroir aux alouettes qui séduit en tout premier lieu car comme dit le proverbe :
« L'herbe est toujours plus verte dans la vallée d'en face. »
De plus une tradition nouvelle semble toujours plus attrayante face à celle de la naissance, qui bien souvent s'est dévitalisée au cours des années et a montré ses signes de faiblesse.
Malheureusement la bigoterie et la superstition n'appartiennent pas uniquement à la tradition occidentale et l'on se rend compte peu à peu que réapparaissent ces choses somme toute bien humaines, prêtes à ressurgir face à l’angoisse de la solitude du chemin. 
Ainsi tel ou tel qui raillait en son temps la dévotion à la vierge Marie se retrouve à vénérer une divinité secondaire asiatique ou se met à participer à des cérémonies qui en d'autres temps l'eussent fait pouffer de rire.

Ce constat étant fait vous allez me dire : mais alors que faire ?
Comment trouver son guide, le mettre à l’épreuve ? Et d’ailleurs est-il nécessaire d’en avoir un ? Certains réalisés très rares il est vrai n’ont pas eu de guru !

D’aucuns disent que seul un Être Réalisé peut reconnaître un autre Être Réalisé : c’est une réponse un peu facile que personnellement je n’aime guère car elle nous dédouane du discernement à exercer. Il est évident que l’on peut tout de même avoir quelque ressenti et intuition de la Réalisation d’un être humain !
-La question primordiale, essentielle, à mon avis et la première à se poser c’est :

-EST-CE QU’IL INCARNE VRAIMENT CE QU’IL ME DIT ?
-EST-CE QU’IL Y A UN FOSSE ENTRE SES DIRES ET CE QU’IL EST OU FAIT ?

De nombreux enseignants ont de magnifiques discours, et comme je le dis souvent c’est tellement simple de s’improviser « guru de la non dualité » : il suffit d’un vocabulaire minimum, de quelques pirouettes de rhétorique, d’une estrade et de quelques fleurs avec éventuellement la photo de son guru car c’est tendance !
Certains universitaires bouddhistes en connaissent beaucoup plus sur la doctrine que d’obscurs Réalisés qui n’ont probablement jamais fait parler d’eux !
Ramana n’a jamais fait de « RAMANA SPIRITUAL TOUR », il n’a fait aucune conférence, n’a pas bougé de l’endroit où on l’avait posé, n’a jamais recherché aucun disciple et même se défendait d’en avoir

-Oui car le deuxième point important : c’est est ce que mon guide a besoin de moi ?

Voilà déjà deux critères simples qui éliminent déjà pas mal de monde !

Que l’on ait un guide ou pas en dernier ressort ne nous appartient guère car :
LA RENCONTRE s’il y en a une échappe à notre mental et nos prévisions : j’ai moi-même rencontré celui que je considère comme mon guru à 60 ans après 40 années de recherche diverses et d’investissement dans une voie traditionnelle. Ce qui compte au fond c’est notre passion, notre détermination car comme le dit mon guru : 
« si le chercheur est passionné tous les événements se mettront à son service pour l’aider dans sa recherche ! »On ne doit donc à mon sens rien regretter de tout ce que l’on a pu faire si on l’a accompli avec cœur et au bout du compte on se rend compte que tout nous a servi.
Ami lecteur j'ai écrit en partie ce livre pour répondre aux multiples interrogations des chercheurs sérieux car le témoignage et les réponses d’un Être Réalisé parmi d’autres sont toujours un ferment, un catalyseur pour la recherche.
Ce témoignage m’a foudroyé personnellement mais laissera peut être d’autres indifférents : chacun peut y prendre ce dont il a besoin pour s’édifier et même si tu ne ressens pas le besoin de lire ce livre je tenais tout de même à te transmettre ces quelques éléments de mon expérience et te dire que la recherche de ta Vraie Nature est vraiment le plus beau des voyages et je t’invite à faire confiance à ton cœur et à ton discernement.

De tout cœur,
Alain Jacquemart