lundi 19 juillet 2010

• Une ignorance de base - Monko




Il ne saurait donc exister une voie, donc une histoire dans le temps, menant de l'identification à la non-identification car ce passage, qui au demeurant n'en est pas vraiment un, ne concerne justement pas le temps, l'espace, et quelqu'un qui vivrait dedans, et il ne s'agit pas non plus de passer d'un état à un autre qui seraient sur un même plan d'expérience. Ici il s'agit d'un passage subit de la restriction à l'absence de limites, de contours, de centre ; un passage subit du non-être à l'être, du rêve à la réalité, d'une histoire qui semble se dérouler inéluctablement dans le temps à la verticalité, à l'impersonnel, à l'intemporel.
Aussi, toute voie de purification, de progression tend à purifier ce à quoi nous sommes identifiés, à bien nettoyer la prison, rendue ainsi plus agréable pour le prisonnier. Toute idée de progression ne tend qu'à l'évolution du mental de l'individu, à passer d'un état de confusion à un état de clarté, qui peut certes être plus agréable mais n'est toutefois toujours qu'une possession, conditionnelle et branlante. C'est la clarté de quelqu'un, qui s'échaffaude sur une ignorance de base : l'idée d'un moi qui peut aller d'ici à là et progresser vers la lumière.
Vu aujourd'hui sur le site de Monko