mardi 22 janvier 2008

• La simplicité ultime - Marigal

Sources

La simplicité ultime

Marigal

A propos de "JE"

Quand je dis qu'il n'y a personne, cela veut dire qu'il n'y a pas quelqu'un à l'intérieur de ce complexe corps-esprit, il n'y a ni individualité, ni entité. Mais la personne est là, un ensemble psycho-physique qui pense, élabore des concepts, ressent, et parle éventuellement. Cet ensemble qui dit "je" peut dire aussi "moi". Ce n'est pas quelqu'un-entité mais la personne en tant que globalité, globalité individuelle au sein d'une Globalité qui l'enveloppe et la pénètre totalement.


Ce "je" qui semble, nous humains, nous faire fonctionner, qu'est-il ou qui est-il ?


"moi", "je", c'est la forme parlée dérivée de l'ego. L'ego est un concept, c'est-à-dire la représentation abstraite d'un objet, qui qualifie l'ensemble de cet objet. Ici, la personne dans son ensemble, l'ensemble physico-psycho-affectivo-mental qui, lorsqu'il se désigne lui-même, dit "moi" et lorsqu'il parle dit "je". Ce "je" désigne ce que désigne l'ego, c'est-à-dire la personne qui parle, l'ensemble de la personne qui, étant donné la complexité de son fonctionnement, a la capacité de penser, dire ce qu'il pense et s'exprime par "je" qui résume la pensée du corps-esprit, de l'individu vivant qui est là.


Cet ensemble qui dit "je", peut aussi dire "moi", un tel ou une telle, une personne, un être en évolution, en devenir, mais non-séparé, non-isolé de l'ensemble de l'univers dans sa totalité. Comme pour tous les êtres vivants, c'est un phénomène surgi de l'Un qui s'exprime en tant qu'oiseau, fleur, insecte, et en tant qu'humain. Mais dans tous ces êtres infiniment complexes, il n'y a pas une entité papillon qui fasse voler le papillon, ni une autre qui fasse chanter l'oiseau, grandir l'arbre, il n'y a pas une entité moi qui fasse fonctionner l'humain.


De même que l'individuel n'est pas régi par un "je", l'universel n'est pas régi par un "JE". Au coeur de l'Un, au coeur du Tout, au coeur de Cela qui Est, il n'y a pas une entité suprême, un JE qui dirige le monde et auquel notre petit "je", lors de nos expansions de conscience, pourrait s'identifier.


A propos d'Unité

arler de l’Unité c’est essayer de donner corps à la mesure de l’Un. Parler de l’Un, c’est dire l’indicible, limiter l’infini, cerner le sans mesure, rendre intelligible le mystère. L’Un se vit dans le silence, mais ne peut être dit. Pourtant nombre de ceux qui ont rencontré l’Un, se sont fondus en lui – devenus Un – ont tenté de l’évoquer.


Ineffable, inconnaissable, insaisissable, il n’est ni ceci ni cela. Il ne possède aucune propriété, et non plus leur négation… au delà de tout attribut, privé de forme, sans contenu, il a le vide pour substance… c’est la simplicité ultime.


« On regarde et ne voit rien, on l’appelle l’invisible - on écoute et n’entend rien, on l’appelle l’Inaudible - on palpe et n’atteint rien, on l’appelle l’imperceptible » (Lao Tseu)


Simplicité ultime… Vide de substance, en même temps substantifié de vide… Infini, il n’a ni commencement ni fin … Sans limite, il transcende le temps et l’espace… Il est partout et nulle part, et il n’est nulle part où il ne soit…
«Sans référence, sans qualité, sans contenu et à la fois intrinsèquement potentiel, vivant, créatif. Le cœur du monde, l’origine, la floraison et le vide de tous les phénomènes... »

L’Un fait les pleins et les vides – sans être ni plein ni vide, il est l’Acte du monde qui s’accomplit spontanément. Mouvant, créatif, à l’origine de tout mouvement, il est germe de Vie… Bien qu’à jamais inchangé, il est mouvement perpétuel ; il intègre le devenir, l’histoire, la multiplicité, la vie du monde dans sa diversité.


Bien que vide, il contient tous les possibles en les déployant dans un seul et même mouvement et en un même instant. Son mode d’être est la spontanéité. Parce que sans forme, il peut revêtir toutes les formes et parce que tout englobant, les myriades d’êtres et d’événements sont englobés par lui : le vide et sa manifestation, la nature profonde et ses effets, le principe et sa fonction.


On ne peut en parler, car il est en amont de la parole, mais on ne peut le taire non plus.


« Parce qu’on peut en parler, on ne peut dire qu’il na pas de réalité ; parce qu’on ne peut pas en parler, on peut dire qu’il est non existence. Il faut simplement savoir que lorsqu’on en parle, il n’est qu’une façon de dire, qu’un ‘nom’, et non pas quelque chose, encore moins quelqu’un. Si donc on en parle, il faut savoir que c’est ‘ du point de vue des êtres’ » (Chouang Tseu)


Nombreux parmi ceux qui ont témoigné de leur recherche, ont accordé une grande part à la méditation, à la contemplation intérieure, tourné leur regard vers l’intérieur pour accéder à l’origine de leur être, à travers l’écheveau sans fin des pensées, des émotions, des sentiments, pour dénouer les nœuds de nos énergies physiques et mentales agglutinées.


Et qu’ont-ils trouvé ?

RIEN, Rien – "pas quelque chose" Rien-vide. Rien absence de toute chose…


« C’est là mais il n’y a pas quelque chose, "pas quelque chose" tout proche et totalement sans référence, sans qualité, sans contenu, à la fois intrinsèquement potentiel, vivant, créatif, déconcertant, insaisissable, inexprimable, indicible.
Mais "c’est ça" - Tout est là. Le cœur du monde, l’origine, la floraison et le vide de tous les phénomènes, la concrétude de l’instant…

C’est la Vision. Vision de l’Un en lui-même, par lui-même. Vision qui est silence, contemplation muette.

La vision voit le Vide, voit la mise en mouvement du Vide, voit l’interpénétration du Vide et des formes. C’est là le secret du monde et de tous les phénomènes. Un secret à vivre, à explorer, à devenir.


Cela Est


La conscience est la première forme qui s'in-forme au sein de la non-forme. Conscience non consciente d'elle-même, la conscience est mais sans conscience d'être.


Renvoyer l'ego à ce qu'il est : non pas un objet, ni un sujet, mais tout simplement une idée.


Il n'y a rien à percevoir, et rien ni personne pour percevoir ; vision et vue ont fusionné, la vision EST, la connaissance EST, le réel EST.


Cela, même si on le nomme "Je Suis" n'est pas une entité définie, un Être, un Soi, qui exprime sa réalité en tant que soi. C'est "Infini Suis", l'Un, le Tout, l'Absolu... réalité immobile, mouvante et insaisissable, vacuité porteuse de l'Univers de tous les possibles.


"Être" par nature, par essence, n'est jamais statique, ne peut pas être immobile, et si même on le dit immobile, c'est un immobile incluant potentiellement le mouvement. Dans "être", il n'y a pas d'arrêt sur image. Alors, quand il est question de CELA EST, il ne s'agit pas de : il y a "un" CELA, mais "Cela qui est", un principe en mouvement : de lui-même, en lui-même, par lui-même, vers lui-même.


Ou bien l'être est une entité, une substance inchangeante au sein des choses, des objets, des êtres, de l'univers, ou bien c'est un processus en mouvement, évolution, information — et dans ce qui nous occupe, c'est de cela qu'il s'agit.


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Dans son livre «Voyage vers l’Insaisissable», Marigal témoigne d’une expérience d’éveil qui a transfiguré sa vision du monde, la relation entre l’être individuel, Dieu et l’univers, moi et les autres.

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