jeudi 4 octobre 2007

• La grande paix naturelle - Sogyal Rinpoché

Sources

La grande Paix naturelle

Sogyal Rinpoché

Mais quelles que soient les pensées qui s’élèvent, elles proviennent toujours et seulement de notre esprit, aussi naturellement que les rayons proviennent du soleil et les vagues de l’océan.

Nous nous trouvons à présent dans l’état de " repos calme ", les choses s’élèvent, bien que n’ayant jamais été séparées de nous et nous sommes différents. Il n’est plus besoin de craindre de perdre notre équilibre ou d’être distrait, plus besoin d’entraver ce qui s’élève, à présent que l’ouverture de la vue profonde s’est révélée.

Nous sommes devenus comme un roc, affrontant vents et marées, et non plus, comme auparavant, la plume balayée de tous côtés par le moindre souffle.

La seule chose à faire est de maintenir notre conscience claire.

Lorsqu’une pensée surgit dans cet état d’immobilité, si on peut la reconnaître avec cette conscience claire, elle retournera se dissoudre dans la nature de l’esprit.

Les pensées et les émotions deviennent comme les vagues de l’océan, elles se dressent et retournent se fondre dans l’immensité.

Nous devenons comme l’océan lui-même vaste, spacieux et calme. Il ne nous reste plus rien à faire d’autre que de maintenir cette conscience claire.

Bien sûr, ce qui s’élève risque de déstabiliser un débutant, de faire ressurgir les vieilles habitudes.

À l’instant où ce qui s’élève est vu comme séparé de nous, nous nous perdons. À ce moment crucial, avant que ce qui s’élève ne devienne une pensée, il nous faut absolument maintenir notre conscience claire. Il nous faut veiller sur notre conscience claire, comme un rappel naturel qui nous fait revenir et sans lequel nous serions balayés.

Ce que je décris ici est un procédé que l’on appelle immobilité, mouvement et conscience claire (né gyu rig sum). Sa signification va en s’approfondissant à mesure que nous atteignons des étapes de réalisation de plus en plus profondes.

Tandis que nous progressons, et que nous laissons ce qui s’élève se dissoudre et se libérer à la lumière de notre conscience claire, cela ne fait que renforcer et prolonger l’immobilité, tout comme les vagues et les remous embellissent l’océan.

Par la pure conscience de la vue claire et par la sagesse qui réalise le non-ego, nous accédons à la nature de l’esprit. Au cours de notre progression, nous aurons de profonds aperçus de la nature de la réalité et de nous-mêmes ; en effet, au fur et à mesure que la dualité sujet-objet se dissout, nous parvenons à l’état de non-dualité.

Quand nous y parvenons, nous connaissons un état de paix profonde. Nyoshul Khen Rinpoché parlait souvent de la grande paix naturelle - rang shyin shyiwa chenpo - la profonde paix de la nature de l’esprit, la paix du Madhyamika, du Mahamoudra et du Dzogpachenpo. Comme l’a dit le Bouddha,

" le nirvana est la véritable paix."

Lorsqu’on parvient à cette paix de la nature de l’esprit, on découvre une vaste étendue, une grande ouverture : les nuages se sont comme évaporés, révélant un ciel infini et ouvert.

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